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? a posé la question dans Arts et sciences humainesPoésie · il y a 8 ans

Liste de poèmes exprimant la tristesse?

Je cherche une liste de poème exprimant la tristesse, si possible d'auteurs et d'epoques différentes

4 réponses

Évaluation
  • ?
    Lv 7
    il y a 8 ans
    Réponse favorite

    Ne dites pas : mourir ; dites : naître. Croyez.

    On voit ce que je vois et ce que vous voyez ;

    On est l'homme mauvais que je suis, que vous êtes ;

    On se rue aux plaisirs, aux tourbillons, aux fêtes ;

    On tâche d'oublier le bas, la fin, l'écueil,

    La sombre égalité du mal et du cercueil ;

    Quoique le plus petit vaille le plus prospère ;

    Car tous les hommes sont les fils du même père ;

    Ils sont la même larme et sortent du même oeil.

    On vit, usant ses jours à se remplir d'orgueil ;

    On marche, on court, on rêve, on souffre, on penche, on tombe,

    On monte. Quelle est donc cette aube ? C'est la tombe.

    Où suis-je ? Dans la mort. Viens ! Un vent inconnu

    Vous jette au seuil des cieux. On tremble ; on se voit nu,

    Impur, hideux, noué des mille noeuds funèbres

    De ses torts, de ses maux honteux, de ses ténèbres ;

    Et soudain on entend quelqu'un dans l'infini

    Qui chante, et par quelqu'un on sent qu'on est béni,

    Sans voir la main d'où tombe à notre âme méchante

    L'amour, et sans savoir quelle est la voix qui chante.

    On arrive homme, deuil, glaçon, neige ; on se sent

    Fondre et vivre ; et, d'extase et d'azur s'emplissant,

    Tout notre être frémit de la défaite étrange

    Du monstre qui devient dans la lumière un ange.

    Victor HUGO (1802-1885)

    J'ai perdu ma force et ma vie,

    Et mes amis et ma gaieté;

    J'ai perdu jusqu'à la fierté

    Qui faisait croire à mon génie.

    Quand j'ai connu la Vérité,

    J'ai cru que c'était une amie ;

    Quand je l'ai comprise et sentie,

    J'en étais déjà dégoûté.

    Et pourtant elle est éternelle,

    Et ceux qui se sont passés d'elle

    Ici-bas ont tout ignoré.

    Dieu parle, il faut qu'on lui réponde.

    Le seul bien qui me reste au monde

    Est d'avoir quelquefois pleuré.

    Alfred de MUSSET (1810-1857)

    bonne soirée

  • il y a 8 ans

    Commençons par le plus célèbre

    Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,

    Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends.

    J'irai par la forêt, j'irai par la montagne.

    Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.

    Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,

    Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,

    Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,

    Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.

    Je ne regarderai ni l'or du soir qui tombe,

    Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,

    Et, quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombe

    Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.

    Victor Hugo

    Déjeuner du matin

    Il a mis le café

    Dans la tasse

    Il a mis le lait

    Dans la tasse de café

    Il a mis le sucre

    Dans le café au lait

    Avec la petite cuiller

    Il a tourné

    Il a bu le café au lait

    Et il a reposé la tasse

    Sans me parler

    Il a allumé

    Une cigarette

    Il a fait des ronds

    Avec la fumée

    Il a mis les cendres

    Dans le cendrier

    Sans me parler

    Sans me regarder

    Il s'est levé

    Il a mis

    Son chapeau sur sa tête

    Il a mis

    Son manteau de pluie

    Parce qu'il pleuvait

    Et il est parti

    Sous la pluie

    Sans une parole

    Sans me regarder

    Et moi j'ai pris

    Ma tête dans ma main

    Et j'ai pleuré.

    Jacques Prévert

    Le désespoir est assis sur un banc

    Dans un square sur un banc

    Il y a un homme qui vous appelle quand on passe

    Il a des binocles un vieux costumes gris

    Il fume un petit ninas il est assis

    Et il vous appelle quand on passe

    Ou simplement il vous fait signe

    Il ne faut pas le regarder

    Il ne faut pas l'écouter

    Il faut passer

    Faire comme si on ne le voyais pas

    Comme si on ne l'entendais pas

    Il faut passer presser le pas

    Si vous le regardez

    Si vous l'écoutez

    Il vous fait signe et rien ni personne

    Ne peut vous empêcher d'aller vous asseoir près de lui

    Alors il vous regarde et sourit

    Et vous souffrez attrocement

    Et l'homme continue de sourire

    Et vous souriez du même sourire

    Exactement

    Plus vous souriez plus vous souffrez

    Atrocement

    Plus vous souffrez plus vous souriez

    Irrémédiablement

    Et vous restez là

    Assis figé

    Souriant sur le banc

    Des enfants jouent tout près de vous

    Des passants passent

    Tranquillement

    Des oiseaux s'envolent

    Quittant un arbre

    Pour un autre

    Et vous restez là

    Sur le banc

    Et vous savez vous savez

    Que jamais plus vous ne jouerez

    Comme ces enfants

    Vous savez que jamais plus vous ne passerez

    Tranquillement

    Comme ces passants

    Que jamais plus vous ne vous envolerez

    Quittant un arbre pour un autre

    Comme ces oiseaux.

    Jacques Prévert

  • il y a 8 ans

    bonjour,

    " Triste, triste " (in "Le sanglot de la terre") de Jules Laforgue, 1860-1887 (poète français).

    Je contemple mon feu. J'étouffe un bâillement.

    Le vent pleure. La pluie à ma vitre ruisselle.

    Un piano voisin joue une ritournelle.

    Comme la vie est triste et coule lentement.

    Je songe à notre Terre, atome d'un moment,

    Dans l'infini criblé d'étoiles éternelles,

    Au peu qu'ont déchiffré nos débiles prunelles,

    Au Tout qui nous est clos inexorablement.

    Et notre sort! toujours la même comédie,

    Des vices, des chagrins, le spleen, la maladie,

    Puis nous allons fleurir les beaux pissenlits d'or.

    L'Univers nous reprend, rien de nous ne subsiste,

    Cependant qu'ici-bas tout continue encor.

    Comme nous sommes seuls! Comme la vie est triste!

    Jules Laforgue

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