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Pour l'équité historique?
A l'instar du génocide des juifs perpétré par les nazis pendant la seconde guerre mondiale, la négation de ce génocide est passible de poursuites judiciaires, est-ce qu'il ne serait pas logique que pour les autres génocides ce soit la méme chose: Génocide tutsis, armenien; génocide perpétré par la turquie dont le gouvernement actuel nie toujours l'existence, traite négrière, cambodge, etc, etc....)
@montesqu @manu :Les historiens spécialistes du génocide des arméniens engagés depuis de nombreuses années dans la recherche et la publication d'ouvrages sur ce sujet, tiennent à exprimer leur complet désaccord avec les déclarations tendant à faire de la réalité du génocide des Arméniens une thèse à discuter ou l'objet de quelque commission bipartite Turquie- Arménie devant statuer sur son existence, d'autant que derrière cette proposition apparement objective se dissimule clairement le déni d'un état qui gagnerait à assumer son passé. Répandre l'idée que la réalité du génocide des Arméniens serait contestable constitue une insulte pour les historiens et l'histoire.Les motivations de ceux qui s'opposent à la loi (négation des génocides)sans nier l'histoire reprennent, pour l'essentiel, les critiques émises en son temps contre la loi Gayssot.Ils dénnoncent ce qu'ils appellent les "lois mémorielles", concept qui relève davantage de la
SUITE: rhétorique que du droit. La loi , en France, est ordinaire ou organique, parlementaire ou référendaire, pas déclarative ou mémorielle. Reconnaitre la réalité du génocide Arméniens ou déclarer que la traite négrière et l'esclavage sont des crimes contre l'humanité (loi taubirat du 31avril
2001) ne ressort pas de la loi. EN REPRIMANT LA CONTESTATION SI. A quoi servirait une loiI "déclarative" que chacun pourrait violer sans encourir de sanctions? Il ne s"agit pas de donner compétence au parlement pour dire l'histoire, mais de donner aux juges les moyens de dire le droit.
"UNE CHOSE N'EST PAS JUSTE PARCE QU'ELLE EST LA LOI , MAIS ELLE DOIT ETRE LA LOI PARCE QU'ELLE EST JUSTE". Disait MONTESQUIEU
3 réponses
- AnhardcoideLv 6il y a 9 ansRéponse favorite
OK, tous ces génocides pérpétrés à travers le monde et le temps, devraient être soumis au même régime judiciaire.
- il y a 9 ans
Aucun fait historique, quelle qu'en soit la gravité ne devrait être pénalisé.
Une telle disposition fait obstacle à tout travail d'historien et aboutit à la mise en place de vérités officielles.
On a vu ce que ça donne dans les pays totalitaires.
- ManuLv 7il y a 9 ans
La loi Gayssot de 1990 a introduit le délit de "négation de crime contre l'humanité".
Dés lors, nier un génocide reconnu par l'ONU est un délit passible de poursuites pénales.
Vous évoquez la traite négrière, c'est un exemple excellent pour analyser le problème qu'une telle loi provoque.
Sous la pression des pays arabes, et pour ne pas les froisser, la traite négrière pratiquée d'Afrique vers le Moyen-Orient (premier commerce des pays arabes durant 7 siècles) n'a été reconnue comme un crime contre l'humanité.
La traite négrière transatlantique l'a par-contre été (celle pratiquée par les européens durant 150 ans à peu près).
Si j'écrivais ici que "pourtant c'est le même crime", je pourrais être poursuivi pour négation de crime contre l'humanité et condamné. Effectivement, dire qu'un crime contre l'humanité est du même niveau qu'un crime "quelconque", c'est minimiser un crime contre l'humanité et ainsi commettre un délit au sens de la loi française !
(Vous remarquerez que j'ai pris soin de tourner mes phrases pour ne pas le mettre au même niveau).
Plus généralement, le problème quand on fait une loi de ce type, c'est de définir où on s'arrête.
Il a semblé au législateur que le fait de laisser l'ONU décider de ce qui est crime contre l'humanité reconnu permettrait de résoudre le problème de la limite... au vu de l'exemple ci-dessus, on peut en douter.
Surtout, il est gênant de légiférer pour clore un débat qui n'est pas clos entre historiens.
Il est important de laisser la possibilité aux historiens d'écrire l'histoire (ce qui ne signifie surtout pas de la manipuler) et tant qu'un consensus ne se dégage pas, accompagné de preuves irréfutables, tant qu'on peut accepter qu'une nouvelle découverte d'une preuve puisse remettre en cause ce qu'on croyait acquis, il ne faut pas empêcher ce travail d'analyse de l'histoire.
Une loi qui dit l'histoire et qui punit ceux qui s'en écarte empêche d'accomplir le travail d'historien.
Ce travail est suffisamment accompli sur les crimes contre l'humanité reconnus par l'ONU, la loi Gayssot n'entrave donc pas d'historiens sur ces crimes, mais comment dire "à partir de maintenant, on en sait assez pour être certain que toute nouvelle information à charge ou à décharge ne peut être que secondaire" ?
Je ne sais pas répondre à cette question et je pense même que personne de saurait y répondre.
Pour cela, je m'oppose à une sur-pénalisation des thèses historiques qui pourraient aller à l'encontre des toutes les vérités du moment. Il faut un cas-par-cas.
Vous évoquez le Cambodge ?
On est en train de juger les coupables, attendons que les jugements soient prononcés, que les historiens ajoutent ce point final que sera la dernière condamnation d'un responsable du génocide effectué par les khmers-rouges. On devrait alors pouvoir considérer la négation de ce génocide comme un délit sans risquer de condamner l'action d'un historien qui ne fait qu'étudier une thèse revoyant l'action d'un personnage par rapport aux faits qu'on lui reproche actuellement.