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Geri
Lv 6
Geri a posé la question dans Politique et gouvernementPolitique · il y a 1 décennie

Les gens de gauche se rendent-ils compte que leur libertarianisme culturel a fait le lit du néolibéralisme?

Cela impliquerait évidemment une petite remise en question.

C'est très drôle de voir tout un coup un mouvement d'indignation à l'encontre des capitalistes qui jouissent bien tranquillement de la libre circulation des marchandises et capitaux sans pour autant remettre en question celle des hommes. C'est encore plus drôle de voir cette contestation à l'égard de l'oligarchie financière et économique alors qu'ils ont eux-mêmes, les internationalistes de gauche, main dans la main avec les néo-libéraux, tué la génération du capitalisme et du moralisme à la papa.

Assassinons la nation et tendons les bras au monde ! Assassinons la tradition fasciste et ouvrons-nous à la modernité ! Qu'ils crient tous en coeur.

Mise à jour:

@ Floc: cher monsieur, pourriez-vous développer ?

Mise à jour 2:

@ Floc bis: je me doute bien que l'arrivée de Zemmour à la téloche a dû en secouer quelques uns et les faire un peu évoluer intellectuellement, quant à moi j'ai eu la bonne surprise de voir que j'étais d'accord avec quelqu'un sur le service public. Chose surprenante et très agréable au demeurant. Je le dis fièrement: je n'ai pas attendu Zemmour pour penser. Passons.

Il ne vous aura pas échapper que c'est au milieu des années 60 que justement l'internationalisme de gauche a gagné culturellement. Il y a eu une victoire culturelle, qui n'était pas permise avant, grâce au progrès technique et à l'enrichissement des prolétaires.

Mise à jour 3:

@ Floc ter: je parle de victoire culturelle, là. Et le trostkisme a été une échappatoire occidentale aux ravages du stalinisme.

Parvenez-vous à comprendre qu'on ne peut pas faire l'apologie du "laissez-faire" culturel sans que cela ait des conséquences encore plus dramatiques que les générations suivantes paieront ?

Mise à jour 4:

@ françois: au contraire tes citations m'aident beaucoup et elles sont très intelligentes. Grrr, faut pas lâcher le morceau, si au moins on peut apporter un peu de contestation et un peu de nuance...

Mise à jour 5:

@ Zelda: Milton Friedman, figure majeure de mes cours de SES au lycée, néanmoins je connais mieux les Chicago Boys. Le libéralisme de Pinochet ou de De Gaulle, de Franco etc. était encore "bon" puisque justement il y avait un chef d'Etat détenteur 1/ du pouvoir (nation souveraine) 2/ de l'autorité (père de la nation où la subversion culturelle n'était pas encore érigée en modèle).

C'est pour ça que vous trouvez encore des partis qui se nomment "Parti Libéral conservateur" c'est-à-dire économiquement libéral et moralement conservateur mais ils ne se rendent pas compte qu'on ne peut avoir l'un sans l'autre, ils ne voient pas les dégâts sociaux et culturel de la promotion aveugle du marché.

A l'inverse, les libertaires culturels de gauche HAÏSSENT le libéralisme économique mais ils ne veulent pas admettre qu'on ne peut encourager le premier sans avoir l'autre.

On n'a pas l'un sans l'autre. Ou si, mais il faut un pouvoir étatique fort pour "contenir": De Gaulle, Franco ou Pinochet

Mise à jour 6:

@ Guy Liguili: ma couille, GRAVE ERREUR ! On ne peut blâmer les conséquences sans rechercher le plus honnêtement possible les causes et que les responsables paient pour ce qu'ils ont causé.

Je m'emploie, modestement, à déconstruire l'idéologie culturelle et économiques de ces 40 dernières années. C'est hors de question que les sociaux-démocrates s'en sortent gentiment en incriminant le néolibéralisme seul. C'est un monde qui s'effronde, j'en suis l'enfant et le témoin, c'est un devoir que j'ai de ne pas laisser les investigateurs de ce désastre se défiler.

Mise à jour 7:

@ françois: merci, j'avais déjà entendu parler du premier. Quant à Michou, je l'ai (bien que je n'ai pas encore eu le temps de le lire...).

Mise à jour 8:

@ Zelda: Pas d'accord. La différence entre les trois se résume au nombre de prisonniers. Mais le profil, la pratique du pouvoir, l'idée qu'on a d'une société, d'une nation, c'est sensiblement identique. Après, il y a des différences géo-politiques et une histoire propre derrière, bien évidemment. Enfin bon, je suis pas tellement démocate alors... comment pourrais-je l'être alors que le peuple a délibéremment ôté des prérogatives de l'Etat et a confié sa souveraineté à une entité supérieure inféodée à un super-empire.

Mise à jour 9:

@ Segel: "Prolétaires de tous pays, unissez-vous". Hé beh, et dire que vous vous moquiez de moi et d'autres en raison de nos "vieilles idées" sur la nation comme meilleure garantie des peuples. Cette maxime que vous clamez à qui veut l'entendre fait ricaner, parce qu'on n'a pas le début d'un commencement d'une hypothétique application concrète.

C'est le remplacement d'un mondialisme par un autre. Et je ne vois pas en quoi les prolétaires seraient intrinsèquement meilleurs, ou qu'un modèle communard étalé à toute la surface de la planète serait effectivement (= dans les faits) sain.

Mise à jour 10:

@ Gladys: ouf, vous me rassurez ! Moi qui pensait que les sauvages ennamourés des brigades internationales qui s'agitaient au son de "Mao, Mao" étaient contre l'école, l'enseignement classique, la culture, la littérature, les héritiers, l'école bourgeoise et que dans les années 70 il y avait eu la rencontre entre des syndicats communistes qui voulaient détruire la culture bourgeoise et une économie capitaliste qui ne se reposait plus sur la production mais sur la consommation, savoureux mélange incité par la mystique révolutionnaire appuyée par leur désir existentialiste d'incarner l'Autre dans un méli-mélo où l'intello rêve d'être un prolo, la femme un homme et le Français un bon p'tit Chinois. HEUREUSEMENT que les brigades écarlates et autres collectifs jeanmoulinisés ont attaqué avec violence et passion toute la racaille de la ploutocratie oligarchique... c'est qu'on aurait juré qu'ils étaient de mêche. Mais non, ils voulaient la PAIX ! Et non "pet" (= trou du cul + odeur + vent).

8 réponses

Évaluation
  • ?
    Lv 7
    il y a 1 décennie
    Réponse favorite

    Le nationalisme des hommes s'accomode fort bien de l'internationalisme marchand.

    La seule chose que craint ce mondialisme que tu dénonces c'est l'éternel "prolétaires de tous les pays unissez vous".

    Et cet internationalisme là n'a rien à voir avec la mondialisation actuelle.

    @jouté

    Et "unissez vous" ne signifie nullement "prenez le pouvoir".

    C'est marrant comme la droite cherche à impliquer la gauche lorsque ce sont ses idées qui prouvent leur échec.

  • Anonyme
    il y a 1 décennie

    A l'heure de la Grèce, on n'en est plus là ma chérie !

  • il y a 1 décennie

    Je partage absolument cette réflexion. Pour faire court, ils sont passés de "jouir sans entrâves" à jouir sans entrâves... en bourse.

    Par exemple, les anciens 68tards qui louent des appartements sont les pires : ils exigent des loyers démentiels, des cautions de papa-maman même si vous avez 40 ans, 2 mois de loyers en avance, et si à la fin du bail il y a une mini-trace sur la tapisserie, ils les gardent.

    Ils voulaient émanciper la jeunesse ? Aujourd'hui, ils nous recréent la société de Molière dans l'Avare, quand il fallait la signature du père jusqu'à sa mort.

    Dans les entreprsises, les DRH de merde d'aujourd'hui sont bien pires que les contremaîtres de l'usine de grand-papa.

    Tout cela procède bien d'un glissement du libertarisme au libéralisme et finalement au libéral-fascisme.

    Et il y a une autre réflexion du même type à avoir avec l'universalisme. On a longtemps pensé que s'affranchir des identités, des ancrages, des racines, des nations libérerait l'individu de ses aliénations. Or dans le monde actuel, la meilleure résistance au nouvel ordre mondial, c'est préciusément de s'appuyer sur les cultures, les nations, les identités, les héritages historiques, les traditions. C'est parce que l'espace n'est pas lisse, pas homogène, anisotrope que la merde néolibérale est ralentie. La gauche qui continue à vouloir liquider les identités fait un travail de défrichement et d'étrépage qui précède le rouleau compresseur du FMI et de la banque mondiale.

    Allez, une étoile.

  • Anonyme
    il y a 1 décennie

    Je pense que vous devriez relire Milton Friedman, et vous intéresser aux "Chicago boys", je ne crois pas qu'ils aient grand chose à voir avec l'idéologie libertaire.... à titre d'info, je veux bien vous concéder qu'Irving Kristol l'un des idéologue du néo-libéralisme, était trotskyste dans sa jeunese .... s'il est vrai que le trotskysme a souvent conduit a tout et n'importe quoi, mais cela n'a rien à voir avec les libertaires ..... au contraire.... quant à Zemmour et sa "pensée profonde".... excusez-moi, ..... il fait peut-ête réfléchir les concierges d'origine portugaises frustrées de voir des maghrébines prendre leur place, mais bon .....

    Je trouve plutot gonflé d'essayer maladroitement de comparer De Gaulle à Franco, ou à cette ordure de Pinochet arrivé avec les wagons de la CIA au Chili..... l'un a toujours respecté la Démocratie, alors que les 2 autres n'étaient que de sombres dictateurs tricheurs, roublards et cumulards ayant eu de la chance ....

    C'est sûr que pour émettre ce genre de pensées et faire ce genre de comparaisons qui sont des distorsions de l'Histoire, et qui n'ont absolument pas lieu d'être... même si De Gaulle n'était pas un saint, vous ne devez pas être démocrate... d'ailleurs tous les "tenants" des Etats forts et se réclamant de l'idéologie du "Père de la Nation" ont toujours été les ennemies de la Démocratie, en essayant de dissimuler ce qu'ils sont en réalité, c'est à dire...... des fascistes..... qui n'osent pas dire leur nom et n'ont jamais le courage de reconnaitre ce qu'ils sont réellement ...

  • il y a 1 décennie

    J'ai trois citations d'une pertinence remarquable :

    « S’ils se situaient en principe dans une perspective de contestation du capitalisme, les périodiques libertaires s’accordaient avec l’industrie du divertissement sur l’essentiel : destruction des valeurs morales judéo-chrétiennes, apologie de la jeunesse et de la liberté individuelle. », Houellebecq - ce à quoi il faut ajouter bien sûr l'ouverture des frontières.

    « On oublie trop souvent que le monde moderne, sous une autre face, est le monde bourgeois, le monde capitaliste. C'est même un spectacle amusant de voir comment nos socialistes antichrétiens, particulièrement anticatholiques, insoucieux de la contradiction, encensent le même monde sous le nom de moderne et le flétrissent, sous le nom de bourgeois et de capitaliste. », Charles Péguy.

    « Depuis le XVIIIe siècle, la philosophie libérale s'est toujours présentée sous la forme d'une pensée double : d'une part, un libéralisme politique et culturel (Benjamin Constant, ou John Stuart Mill) et de l'autre un libéralisme économique (Adam Smith ou Frédéric Bastiat). Ces deux libéralismes constituent, en réalité, les deux versions parallèles et complémentaires d'une même logique intellectuelle et historique. », J-C Michéa, dans La double pensée.

    Oui je fais la grève ce soir ;-).

    EDIT : Pour moi les "révolutions culturelles" (je n'aime pas le mot car il fait référence à la révolution chinoise mais je ne trouve pas d'autre moyen pour définir mai 68 à l'instant) permettent les plus grandes avancées du capitalisme - Mai 68 fut à ce titre un cadeau.

    Je te donne deux références intéressantes (au moins les quatrièmes de couverture) :

    - http://www.amazon.fr/Lhomme-sans-gravit%C3%83%C2%A...

    - http://www.amazon.fr/double-pens%C3%83%C2%A9e-Reto...

  • il y a 1 décennie

    t'as pas inventé la poudre

    PS: l'internationalisme de gauche a plus d'un siècle, révise tes cours d'histoire au lieu de répéter comme un perroquet les zemmour, soral et consort, parce-que ça fait vraiment ringard

    @: développer quoi ? je pense être assez clair... de qui parles-tu quand tu dis "internationalistes de gauche" ? ne sais-tu pas que le trotskysme n'est pas né en 1968, mais dans les années 20 ? et que ses militants étaient autrement plus nombreux à l'époque que sur les barricades du quartier latin ? ça n'a aucun sens ce que tu dis, c'est de la dialectique creuse pour paresseux du bulbe accro au petit écran

  • il y a 1 décennie

    Les gens de gauche que je connais sont pour le libéralisme culturel,son indépendance et autonomie et pas du tout pour le libéralisme industriel,basé sur la dépendance et l'endettement des plus pauvres..

    Mais il y a des idiots et des escrocs partout,alors peut être ne connais tu que ceux là.

  • Qu'est-ce qu'on s'en fout de savoir quelle est la part de responsabilité de l'idéologie libertaire des années 70 dans le vaste potentiel de nuisance et de suprématie des marchés et des organismes financiers; c'est en partie le point de vue des néo-marxistes comme Zizek avant d'être celui de Zemmour ou de Soral, au demeurant. Pour parler de capitalisme moral "à la papa", faudrait-il encore être sûr que les banques et organismes financiers n'avaient jamais exercé leur pouvoir funeste hors frontières avant cette époque, et que seule la culture internationaliste de gauche est responsable de la mondialisation et du libre-échange (hors évolution accélérée du système d'exploitation des ressources chez ceux qui en possèdent, hors développements technologiques qui favorisent le commerce mondialisé et hors évolution naturelle de la recherche de nouvelles sources d'échanges profitables). Les gauchistes libertaires des années 60-70 n'ont pas inventé le capitalisme planétarisé, l'exploitation sans condition, les jeux d'influence pratiqués au moyen de la monnaie et des banques, le cynisme tous azimuts, le colonialisme et l'immigration supplétive à eux tout seuls et en une vingtaine d'années. Il a bien fallu les aider un peu. Je pense que libertés, libertarisme et libre-échange des hommes et des marchandises ont bien usé l'analogie, mais il y a trop de paradoxes et de contradictions avec l'internationale prolétaire d'une part et la dynamique d'émancipation des individus (dont ils ont été le principal moteur après les années 50) pour que ne ce soit pas un peu sophiste sur les bords.

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