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Etre contre le patriarcat = être contre la paternité génitale?
Dans "Quelle alternative au patriarcat", Agnès Echène, féministe et chercheuse en anthropologie culturelle, nous explique que le couple est "le fondement concret du patriarcat".
Extraits:
"c’est en effet la transmission par les hommes qui est donnée pour fondamentale voire fondatrice du patriarcat [...].
"Il apparaît donc que le patriarcat se fonde sur la patrilinéarité ; et que, sans patrilinéarité, il n’y a pas de patriarcat."
"Et il apparaît justement que toutes les sociétés patriarcales sont conjugalisées ; elles pratiquent toutes le couple institué, qu’il se nomme mariage, pacs, concubinage, amour libre, etc."
"Il semble donc bien y avoir une corrélation forte entre ces deux réalités anthropologiques ; couple et patriarcat sont consubstantiels."
"Ce n’est qu’en valorisant le modèle social non conjugal qu’une société peut se défaire du patriarcat. […] Une telle évolution nécessite également une reconsidération du modèle familial qui doit se refonder sur des liens d’appartenance utérine et non pas consanguine ; cela remet en cause dès lors la paternité génitale qui doit laisser place à une paternité germaine : il faut en effet que ce soit les frères, oncles et cousins qui assument les enfants des femmes […]."
"Dans la famille non-conjugale, la postérité est comme partout sur la terre, le fait des femelles. Ce sont les femmes qui enfantent, mais sans "conjonction" au géniteur : celui-ci est d’abord et surtout un amant […]."
"cela remet en cause dès lors la paternité génitale"
Qu'en pensez-vous? Etre contre le patriarcat implique-t-il nécessairement d'être contre la paternité génitale, c'est-à-dire du géniteur?
@ écoeurée des hommes
Non, je cherche juste à comprendre.
@ caryocinese
Des droits, ils n'en ont pas beaucoup tu sais. Et ce n'est pas excluant les géniteurs de la famille, comme le recommande Agnès Echène, qu'ils pourront être "des repères des modèles pour les enfants, une sécurité surtout".
Tu ne trouves pas qu'Agnès Echène confonds maternité et propriété, et droits exclusifs, elle?
"Etre père est une responsabilité qui doit conduire à mériter d'être appellé papa !" (SIC)
Encore faut-il qu'on leur laisse excercer cette responsabilité !
Le fait de se faire appelé "papa" ça doit se mériter, me dis-tu...
Je ne suis pas d'accord. D'appeler "papa" son père et "maman" sa mère, n'a pas à être soumis à conditions.
@ mouais.....
Très bonne analyse.
C'est exactement cela.
Ca fait plaisir à lire. Merci beaucoup !
@ ocean
Je ne pense pas que les hommes votent plus avec leur tête que les femmes, mais je suis assez d'accord avec l'idée que le divorce puisse profiter au système marchand.
J'aime bien les termes de "fécondeur accessoire" et "géniteur-payeur privé de ses enfants" que tu utilises pour désigner la considération envers le père dans une société post-patriarcale.
Ta réponse complète parfaitement celle de @mouais....
Merci.
@ casablanca
Merci.
Comme le dit la chanson:
"C'était dans ces années un peu folles,
où les papas n'étaient plus à la mode..."
@ Benoît
Pour résumer très succinctement la pensée de Echène:
pas de pères → pas de patriarcat
Mais pourquoi veux-tu abandonner la parenté génitale?
Quant à la société qu'elle nous écrits, tu la trouves si différente de la nôtre? Tu as écouté la chanson de Goldman? (Cf. plus haut)
Ou celle de Cali?
@ Benoît
Quand une femme enlève un bébé dans une maternité, la "vraie mère" c'est laquelle à tes yeux? Celle qui a accouché, ou celle qui s'est "occupé" du bébé pendant sa disparition?
http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM...
Quant à ta peur de responsabiliser les personnes qui font un don de gamètes, penses-tu que de se faire faire un enfant dans le dos puisse être considéré comme un don de gamètes? qu'on ne devrait pas les responsabiliser? ou leur reconnaître aussi des droits quand ils assument cet enfant?
Et si tu n'avais pas été élevé par tes géniteurs, crois-tu que tu n'aurais pas envie de savoir au moins qui ils étaient?
@ saintegrrr
Ok, prends ton temps.
Je ralonge la date d'expiration de la question.
@ Benoît
C'est un besoin de vérité. C'est un besoin de savoir, c'est un besoin de répondre à des questions qui restent sans réponses. Besoin de connaître et de comprendre son histoire, besoin de guérir de l'amputation de ses origines. Besoins de sens, besoins de représentations.
Besoin humain, avant tout.
Tu sais toi d'où tu viens, pourquoi vouloir le refuser aux autres? Et ne crois surtout pas que ce n'est pas important, car ça l'est.
@ Léonore
Intéressante analyse psychologique.
Merci.
@ Benoît
La dichotomie nature/culture, m'a toujours semblé être une annerie paralogique lorsqu'il s'agit de penser l'humain. Nous ne sommes pas l'un ou l'autre, nous sommes les deux à la fois: nature ET culture. Tu crois que c'est moins important parce que ce serait un besoin culturel? C'est un besoin individuel, c'est un besoin psychologique, c'est un besoin humain. Que serais-tu sans culture? C'est quoi un humain qui serait seulement naturel, un humain sans culture? Un Greystocke? Un Victor de l'Aveyron? un "enfant sauvage"? Même pas. Car même là, l'alentour, le milieu influence, sert de tuteur de développement, d'acquis indissociable, de... culture.
Un besoin naturel c'est quoi? Manger, boire, déféquer. Ce sont des besoins physiologiques pour que le corps puisse "survivre". Mais un enfant n'est pas un animal domestique, il a d'autres besoins, et des questions auxquelles il a besoin de réponses pour pouvoir se construire. Ces besoins n'en sont pas moins importants.
@ Bobbox
Pas toutes.
@ Benoît
Effectivement Benoît, la question est bien de savoir quelle société nous voulons. Quelle société veux-tu, toi?
Une société où la filiation biologique n'a aucune importance? En ce cas là, pourquoi ne pas distribuer les bébés des maternités aléatoirement aux adultes, sans se préoccuper de savoir qui a accouché de qui? Si je suis bien ton raisonnement, pourquoi une femme qui accouche serait-elle "propriétaire" du (ou prioritaire pour élevé le) bébé qu'elle vient d'accoucher si la société peut lui trouver de meilleurs parents? Est-ce à la société de décider qui sont tes parents? Et quid du bébé? A la naissance, il est déjà capable de discriminer l'odeur de sa mère (pardon, de la femme qui l'a porté pendant 9 mois), de toutes autres femmes inconnues. Et cette odeur semble a un effet sécurisant sur les bébés. Il reconnaît aussi la mélodie et la prosodie de la voix maternelle (pardon, de sa génitrice) ainsi que celles de son père (du compagnon de la génitrice si tu préfères).
Tu connais ton arbre généalogique. Tu sais à qui tu ressembles. Tu as une histoire et une préhistoire. Si un jour tu es malade, et qu'un médecin te demandes tes antécédants familiaux, tu peux répondre. Tu sais où plongent tes racines.
Du fait qu'il est pris dans le langage, l'humain a besoin de représentations, de se représenter qui il est, d'où il vient. Tu peux couper les racines, elles ne repoussent pas ailleurs, il reste un manque, un trou sans représentations.
Quelle société nous voulons?
Une société à la Echène (sans filiation paternelle) ou à la Huxley (sans aucune filiation), n'est pas un monde que je recommanderais.
@ Benoît
L'histoire de ta famille adoptive ne remplace pas ton arbre généalogique. Elle explique pourquoi cette famille t'a adopté, mais pas pourquoi, toi, tu as dû être adopté. Elle n'explique pas pourquoi ta première mère (celle qui t'a porté pendant 9 mois) n'a pas pu te garder. Tu ne connais pas son visage, son nom, son histoire, celle qui conduit à ta naissance. Tu ne sais pas quelles parties de toi lui ressemblent, et quelles autres ressemblent à l'homme avec qui elle t'a conçu. Tu ne sais pas ce qui n'a pas marché, tu ne sais pas pourquoi tu n'as pas eu ces parents-là finalement. Tu ne sais même pas qui ils étaient. C'est pourtant ton histoire, celle qui explique ta venue au monde. Que tu le veuilles ou non, c'est une partie de toi. Et ça, ça ne repousse pas.
Les personnes qui recherchent leurs parents biologiques et les assos qui militent pour l'accès aux origines, ce qu'elles demandent ce n'est pas une filiation légale, mais juste à pouvoir connaîtrecomprendre leur histoire.
Une lettre qui explique et une photo, ce n'est quand même pas beaucoup demander, si?
http://forum.aufeminin.com/forum/adoption1/__f1801...
Ce serait pourtant suffisant.
Maintenant, si ta peur est qu'une ancienne conquête vienne te demander une pension alimentaire pour un enfant qu'elle t'a fait dans le dos, c'est un autre débat.
Pour ce qui est du sujet des mères porteuses, voilà ce que j'en pense:
Et ne pas savoir, ne pose pas un problème que pour les antécédants familiaux.
"Deux jumeaux, un frère et une soeur séparés à la naissance et élevés par des familles adoptives différentes, se sont mariés sans connaître leur lien de parenté":
@ Bobbox
"si une féministe est favorable au droits des pères, alors elle n'est plus féministe."
Elle ne l'est plus aux yeux de beaucoup de radicales. Certaines radicales allant même jusqu'à traiter de "masculiniste" une féministe favorable aux droits des pères. Lol
Mais bon, j'ose croire que toutes les féministes ne sont pas aussi radicales.
Pourtant, il faudrait bien qu'elles comprennent que les droits parentaux doivent s'équilibrer dans la famille, si on veut aussi avoir un meilleur équilibre social hors de la famille, entre les hommes et les femmes. L'un ne pourra pas aller sans l'autre. Car si les femmes monopolisent ou sont monopolisées par les enfants, et que les hommes sont privés de leurs enfants, socialement ils ne pourront jamais être égaux. L'égalité passe donc d'abord par l'égalité des droits. A moins de vouloir une société où ce ne sont plus les parents qui élèvent les enfants.
16 réponses
- Anonymeil y a 1 décennieRéponse favorite
J'ai du mal à me dire que le couple hétéro, en soi, fonde le patriarcat.
Et ce n'est pas parce que toutes les sociétés partriarcales sont conjugalisées que les sociétés conjugalisées seront/seraient partriarcales. ça ce n'est pas de la croyance de ma part, mais de la logique.
J'imagine si les liens familiaux se résument à la filiation maternelle et au fait d'être frère ou soeur, on aura juste un système de clan catonné dans une zone géographique restreinte pour assurer la prise en charge les bambins que ces dames auront eu avec des hommes de passage non autorisés à faire partie de la famille (et prenant en charge dans leur propre cercle familial les marmots de leurs soeurs, cousines et nièces, n'est ce pas !). On aurait une société martriarcale avec des hommes "annexes" et absolument pas maîtres de leur destin et de leurs occupations puéricultrices puisqu'obligés d'assumer des enfants qu'ils n'ont pas choisi de voir faire partie de leur vie. Quel progrès par rapport au couple, où en principe les deux s'occupent ensemble de ce qu'ils ont choisi ensemble de concevoir.
- caryocineseLv 4il y a 1 décennie
je ne suis ni pour ni contre !
ce que je veux dire au vu de ce que j'ai vécu, et que je constate malheureusement encore aujourd'hui, c'est qu'un père digne de ce nom, comme l'était le mien, est un Homme, un vrai, avec des sentiments, de la conscience, rien à voir avec ceux qui cofondent paternité et propriété, rien à voir avec ceux qui ne connaissent que des droits mais aucun devoir ! Etre père est une responsabilité qui doit conduire à mériter d'être appellé papa ! Le patriarcat n'a rien à faire dans la construction d'une famille, mais est plutôt responsable de sa destruction !
En Bretagne, d'aucuns prétendent que le matriarcat a longtemps été cause d'alcoolisation chez les hommes !
Tout est bon pour trouver des explications à tout et n'importe quoi !
Je pense que l'évolution idéale serait la prise de responsabilité par chacun, et non pas le duel homme femme sous jascent dans beaucoup de couples ! Mais que les hommes soient aussi des Hommes, des repères des modèles pour les enfants, une sécurité surtout ; et ceci n'a rien à voir avec la notion obsolète de patriarcat !
- Anonymeil y a 1 décennie
C'est archi-faux ! La société traditionnelle juive, par exemple, est patriarcale alors que la transmission de la judaïté est matrilinéaire. Ta chercheuse prend ses rêves pour des réalités et applique à l'ensemble de l'humanité des règles qui ne concernent que certains groupes de celle-ci.
- casablancaLv 7il y a 1 décennie
pourquoi ne dit-elle pas clairement qu'elle veut un modèle matriarcal ou puisqu'elle considère les hommes comme uniquement des géniteurs ,une ère d'amazones
je refuse de considérer un homme simplement comme un géniteur comme je refuse de considérer une femme comme une matrice
nier la paternité génitale à un enfant c'est vouloir faire un bébé toute seule ,profondément égoïste et cela ne règle en rien les problèmes du machisme
- ...Lv 6il y a 1 décennie
Je n'ai pas lu tes extraits, ni les autres réponses, mais je ne crois pas non plus que le couple soit en soi un fondement du patriarcat (contrairement à la prostitution par exemple) mais il est vrai que certain-e-s féministes le pensent. Je ne partage pas leur avis, a priori (pour l'instant en tout cas)...
Et je suis plutôt pour que les enfants aient accès à leurs deux géniteurs quand c'est possible. Je pense qu'on a besoin de connaître ses racines, de savoir d'où l'on vient et comment on est venu-e au monde.
@ajout tardif : après avoir lu les interventions, je ne peux qu'être d'accord avec mouais, je partage sa vision des choses... et encore une fois : "Bobbox est à côté de la plaque !"
Ce n'est pas parce qu'une chercheuse s'interroge sur les fondements du patriarcat que "les féministes" sont "contre les droits des pères" dans la société telle qu'elle est actuellement (d'ailleurs il faudrait définir ce que recouvre pour Bobbox "les droits des pères" qui selon moi doivent être exactement les mêmes que "les droits des mères"... je ne comprends pas trop cette obsession).
L'intervention de "Benoît, simple escargot", est intéressante elle aussi.
- il y a 1 décennie
Le patriarcat n'a rien à voir avec la paternité génitale. Le patriarcat, c'est une idée. La paternité génitale c'est de la biologie.
Le patriarcat, c'est la gouvernance par l'homme au mépris de la femme.
Le matriarcat, c'est la gouvernance par la femme au mépris de l'homme.
Sachant qu'il n'y a pas de hiérarchie entre l'homme et la femme et sachant que les 2 sont complémentaires (essayez donc de faire un gamin sans homme ou sans femme, qu'on rigole...), je suis contre le patriarcat et le matriarcat.
Par contre, je suis pour une coopération mutuellement avantageuse entre l'homme et la femme, sans jalousie et dans l'intérêt de tous.
- il y a 1 décennie
Je suis d’accord avec caryocinese, sauf que moi j’aimerais que les modèles évoluent, que les gens ne s’enferment plus dans des rôles imposés selon le sexe auquel ils appartiennent. Sinon je suis bretonne, je sais qu’il y a eu des livres parlant du matriarcat breton. J’ai du mal à imaginer que les femmes étaient si dominatrices que cela. Mes parents qui ont 70 ans m’ont beaucoup parlé de l’ancien temps, j’ai jamais eu l’impression en les écoutant qu’il y avait du matriarcat, sauf qu’apparemment les femmes tenaient les cordons de la bourse. Par contre nous sommes plus féministes chez nous ( les hommes y compris ). Je vois très peu de sexisme anti-hommes ou anti-femmes en Bretagne même s’il y a des femmes misandres et des hommes misogynes comme partout. En faite les autres français devraient prendre exemple sur les Bretons, il y a une très bonne entente entre les hommes et les femmes.
http://fr.answers.yahoo.com/question/index;_ylt=Ap...
Océan
Toi aussi tu es breton mais c’est sûr tu n’as pas la mentalité bretonne, tu es un des pires misogynes que l’on peut trouver !
Peut-être que je me trompe :
- il y a 1 décennie
Je suis au moins d'accords sur un point : je pense qu'il faut abandonner la notion de paternité génitale dans un couple. Et il faudrait en faire autant avec la maternité génitale. Je pense que ces notions n'ont plus de raison d'être dans la société actuelle. Mais n'ayant rien à voir avec un problème de sexisme, je ne vais pas m'étendre plus.
Je pense qu'il faut en effet revisiter le rôle de chaque membre d'une famille et c'est en train de se faire (doucement certes). Mais je ne vois pas en quoi le couple hétérosexuel ou plutôt le triplet homme-femme-enfant est un support du patriarcat. D'autant que je ne suis pas convaincu de l'intérêt pour la société (et accessoirement le principal concerné : l'enfant) qu'aura la société qu'Agnès Echène nous décrit (mais j'avoue être un peu dépassé par tout ce que cela implique tant on changerait de culture).
Enfin, je me méfis un peu des comparaison avec les autres espèces animales. Premièrement parce que depuis qu'il s'est "civilisé", l'espèce humaine à évoluer (suffisamment pour qu'on distingue des espèces). Deuxièmement parce qu'entre deux espèce d'un même famille les comportement peuvent changer énormément (chez les poissons, certains abandonnent les oeufs dans la mers, chez d'autres la femelle s'en occupe et chez d'autre encore c'est le mâle qui accouche. Il y a d'autre cas intéressant chez les oiseaux et les mammifères). Enfin, troisièmement, aucune autre espèce que la notre n'aurait pu découvrir le vaccin contre la rage (ou la grippe A pour être à la mode) et c'est peut-être pas une si mauvaise chose que de ne pas toujours chercher à imiter la nature.
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Je voudrais abandonner la parenté génitale, parce qu'aujourd'hui, des millions d'enfants sont adoptés à travers le monde et qu'à mes yeux, leur vrais parents sont ceux qui les élèvent. Mais aussi parce qu'aujourd'hui, des couples avec des problèmes biologiques ont la possibilité de recourir aux gamètes. J'ai l'impression que le lien du sang à tendance à rendre ces parents moins vertueux. Enfin, même si je ne veux surtout pas déresponsabiliser les couples qui font des enfants sans vraiment se rendre compte de ce que ça implique, je ne voudrait pas que dans une société où tout finit de plus en plus devant un juge, on responsabilise les personnes qui font un don de gamètes ou qu'on lui donne des droits sur un enfant qui, à mes yeux, n'est pas le sien.
La société que nous décrit Mme Echène est très différente de ce qui est chanté. C'est la différence entre tout et une partie. Il me semble que ce qu'elle nous décrit ressemble bien plus à la mythique société des amazones qu'à la notre (qui autorise aussi un homme célibataire d'adopter et d'élever seul son enfant).
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Au risque de vous décevoir, si l'enfant avait grandit sous l'éducation de sa kidnappeuse, elle serait devenue sa mère sans l'ombre d'un doute. Cela ne veut pas dire qu'elle est légitime ni qu'elle ne doit pas être inquiéter par la justice.
Si j'avais été élevé par quelqu'un d'autre, il est fort probable que je les aurais cherchés. Cela ne veut pas dire que je les aurais considérés comme parents (ça c'est d'ailleurs passé comme ça pour les quelques cas que je connais). Mais je pense que cette recherche n'est pas un besoin naturel, mais culturel.
Enfin, j'ai connu un couple qui n'arrivait pas à avoir d'enfant. La femme a essayé et est revenu dès qu'elle était enceinte. Pour moi le père est là encore celui qui élève l'enfant et je trouverais profondément injuste qu'on demande au père biologique de payer la pension alimentaire. Et ce n'était, pour moi, bien qu'un simple don de gamètes. Et si jamais le père biologique avait changer d'avis entre la conception et la naissance de l'enfant, je ne lui reconnaîtrais aucun droit sur l'enfant. Pour moi, c'est un problème qui ressemble à celui des mères porteuses, je compatis (d'autan plus pour ces dernières qui passent 9 mois avec cet "enfant") mais tan pis.
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Je n'ai pas dit que ce n'étais pas important, mais je pense que cette importance n'est que culturelle. Je ne veux pas non plus refuser aux personnes adoptées de connaître leurs parents génétiques, mais que ces derniers n'ont pas à obtenir ni droits ni devoirs vis-à-vis de leurs enfants. J'avoue être mal placé pour dire ça, mais non, je ne suis pas convaincu que de connaître ses origines génétiques soit important. Du moins que cette importance n'est que culturelle.
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Nous sommes bien évidement nature et culture. Mais la partie culturelle change avec la société en très peu de temps. Pour revenir sur le thème de la rubrique, pour moi, la lutte contre le sexisme n'a de sens que si on pense pouvoir redresser ce tuteur un peu bancal, sinon le combat est inutile. Je me suis peut-être mal exprimé en disant que l'importance est culturelle, il est évident que les besoins d'origines, de sens et de représentations sont très importants. Mais je pense que la famille d'adoption peut y répondre de la même manière (si justement on s'appuie sur notre histoire culturelle plutôt que biologique, sur la transmission des valeurs plutôt que des gênes). Je ne pense pas qu'il y ait une perte quelconque de valeur, ou qu'un besoin de l'enfant serait lésé.
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Je préfèrerais un société où la filiation existe mais qui n'est pas forcément biologique. Pour ce qui est de la distribution des bébés. Le bébé a un passé, du moins dans l'histoire du couple. La plupart du temps, l'enfant fait l'objet d'un projet (que le couple veuille le faire naturellement, l'adopter ou autre). L'enfant a alors toute sa place dans as famille naturelle. Il reste l'enfant qui n'a jamais été désiré par ses parents naturels. Je ne suis pas convaincu que la meilleure place pour ceux là soit chez ses parents biologiques.
Pour ce qui est de ce que ressent le fœtus (odeur et son), faut-il pour autant être contre les mères porteuses. Je pense pas que le débat sur les mères portent dessus.
Je connais en effet mon arbre généalogique, mais ne pourrait-il pas être remplacé par l'histoire de la famille ? La seule ressemblance visible avec le reste de ma famille est le peu de cheveux sur le caillou que j'ai (comme une personne sur sept dans ma famille). En fait si, il y a bien une personne à qui je ressemble, je ne l'ai vu qu'une fois dans ma vie, et sa rencontre ne m'a rien apporté de spécial. Par contre, il y a nos valeurs et notre façon de penser qui sont très proche, mais ça ce n'est pas héréditaire. Il ne reste que les antécédents familiaux pour lesquels je n'ai pas de réponse.
Enfin, il y a nos racines qui, je pense (contrairement à vous), peuvent très bien repousser ailleurs, à condition que la société évolue.
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Je reste convaincu que l'histoire de la famille peut tout à fait remplacer l'histoire prénatale des parents biologiques (je ne dis pas avoir raison non plus). Même s'il est clair que ça ne peut pas marcher dans la société d'aujourd'hui.
Je ne suis pas spécialement pour la photo qui va presqu'à l'encontre du principe d'anonymisation de la naissance sous X. Mais totalement pour que les parents (et pas uniquement la mère) laisse un mot, un prénom (le sien et peut-être à l'enfant) et éventuellement un présent pour le nouveau né.
Non, je n'ai aucune crainte, sauf si un savant (fou) m'a cloné à partir d'une prise de sang, je n'ai aucun enfant.
Bon, ben nous ne sommes visiblement pas d'accord non-plus sur les mères porteuses...
Pour moi, le cas de ce genre de mariage resterait encore extrêmement rare et je ne suis pas convaincu que l'annulation du mariage (même si c'est la loi) est été une bonne chose.
- il y a 1 décennie
NON je ne suis pas si compliquée que ça, tu chercherais pas à nous embrouiller toi ?